Trop peu utilisée, trop peu fréquentée (il importe de souligner que le même soir se tenait, à la Lune des Pirates, la soirée Soliméda), la salle du Chaudron, basée dans la résidence universitaire du Castillon, a un certain cachet. Elle accueillait ce jeudi soir Noor, groupe pop abbevillois d’obédience pop. The Dakens, auteur d’un joli concert la veille lors du FAEP’stival, ayant la chance de lui ouvrir la voie.
C’est donc la clique encore verte aux nombreux morceaux de qualité qui lance la danse, armée de son allant rock et d’un bel éclectisme qu’il lui faudra à l’avenir dégrossir pour trouver sa propre voie et ainsi se démarquer du panier de crabe des formations émergentes d’ici et d’ailleurs. Pour l’heure, The Dakens joue avec entrain, aucune de ses réalisations ne s’avère creuse et ses lives vivent, portés par l’union de ces quatre « zicos » estimables. On se réjouit de voir un tel groupe pointer le bout du nez, on en attend d’ailleurs beaucoup au vu du potentiel qu’il exprime depuis ses premières venues.
Continuez les p’tits!, a t-on envie de leur lancer à l’audition de leur concert. C’est ce qu’a fait Noor, 2ème EP en vue et pop millésimée à l’appui, surlignée elle aussi par de belles compos, une nouvelle en Français et une coloration électro de choix. Avec le quintet picard, l’investissement scénique est de mise, le cachet pop prévaut et se pare d’atours variés. On peut se faire mélancolique pour ensuite riffer dur (Noor gagnerait d’ailleurs, à mon sens, à durcir plus souvent le ton), envoyer une pop-rock de belle facture pour ensuite lorgner vers l’électro et son groove prenant, ça passe comme une lettre à la poste. Uni, Noor avance avec cohérence et sans brûler les étapes, fort des qualités requises pour s’imposer durablement. Ses nouvelles réalisations font mouche, un changement d’orientation dans la teneur des lives est prévu. Nous aurons donc eu le bonheur de voir les Picards, ce soir, sous une formule appelée à muer et ce, bien au contraire, sans aucune huée à leur encontre.
Photos William Dumont.