Trio de Chicago, ici produit par Steve Albini, Meatwave fait dans l’indie-punk aux atours ouverts, sortant avec The incessant un album aux titres percutants et ce, dès les premières plages offertes (To be swayed puis Tomosaki), à la durée réduite qui permet un impact fort et immédiat.
Sur du up-tempo, Run you out serpente sur les mêmes rails. Meatwave a de plus la bonne idée d’amener de la mélodie dans le chant, de faire autant dans le post-punk que dans les élans à la Wire ou dans l’énergie à peine jugulée façon ATDI. Les notes de Leopard print jet ski font la différence, les saccades de Bad man également. On est dans un registre hybride et remonté; la vigueur est punk, la teneur noise, post-punk, avec de vagues relents d’emo qui ne causent pas de maux. La finesse poppy alerte de No light est tout autant impactante, un Glas teeth saturé vient ensuite confirmer l’excellence des Américains. Ces derniers balancent un opus sans temps morts, assez élargi pour qu’on lui consacre une écoute poussée. Les formats un peu plus longs (The incessant) ne dénotent pas, celui-ci est d’ailleurs parfait dans sa posture noise-mélodie.
La production d’Albini sert, de plus, l’intérêt du groupe. Son At the lake est vif et tranchant, groovy aussi, serti d’accords remarquables, urgent. Mask est un bourre-pif noise de moins d’une minute, Birdland lui oppose alors son atmosphère aérienne, subtile, qui tranche joliment avec le reste du disque. On peut alors conclure avec un Killing the incessant asséné, que des riffs secs relancent ensuite pour le faire gagner en rythme. L’affaire est rondement menée par ces trois gaillards qui avaient déjà fait leurs preuves, en 2015 notamment, avec un déjà très probant Delusion moon.