Issus de Graz (Autriche) et Bristol (UK), Petrol Girls comprend deux filles et deux mâles qui ensemble pratiquent un post-hardcore dont la dynamique évoque, souvent et avec bonheur, At the Drive In.
Avec ce Talk of violence, le quatuor envoie rageusement dix bombes fougueuses et saccadées, au chant braillé façon riot grrrl qui parfois se fait plus mesuré (Clay). False peace lance la course de façon percutante, la voix féminine est remontée, batailleuse. On s’aventure parfois du côté du punk-rock (Fang), on y explore des terrains plus mélodieux, mais toujours soutenus, qui font respirer l’ensemble. Féministe, le combo mêle les organes vocaux (Treading water), les oppose pour les rendre complémentaires, incruste des mélopées valables dans son registre débridé. Les riffs vont bon train (Touch me again), l’opus est une pépite du genre. Il ne s’éternise pas, va à l’essentiel et assure un rendu sans creux. L’alternance des chants féminins de Harpy est attractive, puis Restless trace pour ensuite livrer des passages plus doucereux. Tout fonctionne à merveille, rien ici ne s’avère insignifiant.
A la fin du disque, qui compte en tout et pour tout dix morceaux, Deflate braille puis susurre, et Rewild le suit pour conclure dans les variations rythmiques cohérentes un album qui ne l’est pas moins, et qui se nuance constamment avec un bel aplomb.