Duo, à l’origine, constitué de Liliane Duverger et Sébastien Pierrejean, Delacave évolue désormais en quatuor, renforcé par une batterie et une guitare. Hébergé par Teenage Menopause, il parvient à tirer son épingle du jeu avec ce disque au titre à rallonge, If I am overthinking, talk about anything, damned thing, fait de post-punk et de synth-pop (ou, pourrait-on aussi dire, de synth-punk et de post-pop).
Si I can do privilégie le tempo appuyé enrobé par les claviers de Seb et féminisé par le chant de Lily -pour un résultat déjà concluant-, l’amorce, avec l’éponyme Overthinking, sera elle plus retenue, plus nuancée, faite d’un groove subtil et concassé. Des échappées bruitistes se font entendre, le panel s’ouvre et force est de constater que le groupe, qui n’en est pas à son coup d’essai, gagne en ampleur. Des guitares et claviers à la fois clairs et noisy étoffent Uniform with no brain, et Delacave fait preuve d’à propos dans le choix de son décor sonore. Il y a bien entendu des relents cold-wave dans les efforts du combo, des saccades rythmiques bienvenues (The path). Ses longs formats (un The way of nothing posé) lui permettent de faire la part belle aux atmosphères. Une belle sensibilité pop émane du chant de Lily, puis on renoue avec 7th stair avec une cadence vive et un discours post-punk encore une fois bien décoré. Les « keyboards » y apportent une sorte de légèreté virevoltante qui crédite la clique.
En fin d’album, Gutbrain fait dans la cold-pop bruissante, Territory entête avec ses sons juste trop bons, ses sautes d’humeur dans le tempo. Delacave fait honneur à la confrérie Teenage Menopause, et finit le boulot avec Sleeping on the floor, massif et lancinant, qui met fin à neuf titres dont on ne contestera pas la qualité.