Trois filles et un mec, du raffut grungy jouissif, direct et efficace, mâtiné de post-punk et aux accents riot.
Voilà la recette de Mary Bell, quatuor parisien qui sort là son premier album après avoir tourné de façon soutenue. L’objet inclut 13 titres, débute par un Please, no au chant remonté, circa Babes in Toyland. La durée est réduite -pas même 2 minutes au compteur- et l’effet immédiat. Une vigueur punk dynamite la plupart des morceaux, sans fioritures, expédiés la bave aux lèvres. Le tempo devient à l’occasion plus leste (Sink/Sigh/Down, un The plague mélodieux ou presque avant de finalement « tracer »), le rendu n’en est pas affecté. On pense à Mudhoney (I hate you), pour le chant et le côté grunge dirty, en plus d’un White Lung ou d’un Pussy Galore, pour les influences. Ca riffe dur et dru (Fire fire), Alice module son chant avec brio tout en demeurant dans le rouge du point de vue de l’intensité. Derrière on ferraille, c’est le tir tendu qu’on prendra de bonne grâce en pleine face.
L’éponyme opus est un parfait exutoire, colérique, sans concessions et ayant le bon goût de se nuancer, fut-ce brièvement (Shit on the parkway). Jona’s swirls va aussi en ce sens, sous-tendu, menaçant. Tout est ici très bon, des morceaux comme The parade se posent en standard d’un genre qu’on est heureux de retrouver. C’est sombre et crade, bien exécuté toutefois, rapide pour ensuite retomber (Bitmolette). Un Not for you braillé vient alors conclure sans regarder dans le rétro si ce n’est sur sa deuxième partie; tout est dit et bien dit, dans un esprit insoumis qui fera le plus grand bien à l’auditeur.