Ce sont les ex-Sloy, fabuleux groupe de notre scène 90’s. C’est maintenant et depuis 3 albums 69, formidable duo cold-wave qui avec ce Heroic trouve son apogée glacée, prenante et génialement « figée » dans ses climats (Sounds of dust), délibérément éloignés de la presqu’euphorie de Novo rock, premier album de la paire.
L’empreinte est posée, indélébile. Les claviers ont la part belle, le chant d’Armand se fait de plus en plus obscur, singulier à l’image de ce précieux projet qui n’en fait qu’à son son. Hanged man, lancinant, prévient l’auditoire; on fait ici dans la répétition. La répétition obsessionnelle, celle qui génère une accroche tenace. On croirait entendre, par instants, du Sloy au ralenti, désincarné, « minimalisé » de façon optimale, froid et pourtant irrémédiablement dansant (l’éponyme Heroic). En tout juste huit titres, 69 impose sa patte, Shadows & rifle confirme le pouvoir d’attraction de l’univers ainsi créé, démarque définitivement les deux comparses. Habillage minimal, attractivité maximale, spirales psyché nées des synthés achèvent de faire d’Heroic un must dont on ne regrettera que la courte durée.
Plus loin, One eyed boy plonge dans les ténèbres, cold-wave et électro…minimale en font la sève, surlignés par des sons simples mais avant tout captivants, adroitement trouvés. Black crate propose une électro ludique, Armand y chante de façon plus « vindicative » et on notera l’unité de ton qui se dégage de l’album. On n’y trouvera, d’ailleurs, aucun équivalent. Passionnant.