Un espoir électro-pop/soul français (Adam Naas), une éclatante américaine malaxant blues, jazz et rock dur (Adia Victoria); il n’en fallait pas plus à la Lune des Pirates pour accoucher d’une superbe soirée. Avec à la clé et pour ouvrir, donc, un Adam Naas à la voix fluette et magnifique, qui en trio et en mariant parfois les chants va se révéler au public samarien. Avec ses textures électro-pop légères et teintées de soul, à d’autres moments plus douces-amères, Adam fait mouche et parvient à captiver, tant dans l’attitude, un tantinet timorée, que par le biais de morceaux sucrés, mélodieux, du plus bel effet. Il y va de sa reprise de Perfume Genius, impose sa sensibilité, sa fragilité aussi, et lance joliment un événement qui, avec la pétulante Adia Victoria, va encore grimper en intensité.
Avec son jazz saupoudré au souffre, ses sorties de route faites d’un rock sauvage et ses encarts blues eux aussi rudes, Adia sert avec les musiciens qui l’accompagnent sans défaillir un concert de tout premier ordre. Classieux sur ses parties jazzy, offensif à l’occasion de ses pointes tranchantes, agrémenté de reprises en Français de titres des 60’s qu’elle adule, son set est un régal de bout en bout. Elle fait preuve de bonne humeur, « dédie » ses chansons dans notre langue à une certaine politicienne en lui montrant ses deux majeurs, dérape allègrement et vit son live pleinement, à l’image de ses acolytes dont un guitariste élégant et défouraillant. On n’en rate pas une miette, le concert sera d’ailleurs ponctué par sa posture allongée, à même la scène, comme vidée par un temps fort à l’effet diablement bienfaisant pour tous.
Photos William Dumont.