Projet de Jean-Pierre Bokondji AKA Jupiter, Jupiter & Okwess fait dans l’afro-funk qui swingue, avec cet album répondant au nom de Kin sonic, en l’affublant d’une attitude punk et de traits rock. Musique congolaise mêlée à des accents contemporains, voilà le moteur de ce second opus vigoureux, funky évidemment mais « pulsant » (Nzele momi).
Bénéficiant des interventions de Damon Albarn, Warren Ellis (Nick Cave) et Robert Del Naja (Massive Attack), l’Africain dresse un panel passionnant. Riffs blues sur Hello, qui se pare d’éclats de rire et dépayse de suite, rythmes endiablés, paroles d’insoumission (Benanga), musicalité virevoltante, le bonhomme est très largement, ici, à son avantage. Des guitares rock (Ofakombolo) s’invitent aux festivités, l’instrument est par ailleurs omniprésent. L’énergie prédomine donc, on la relâche parfois (Pondjo pondjo) sur une atmosphère world prenante. Emikele Ngamo use de grattes funk piquantes, d’une cadence appuyée, Le temps passé se dépare lui des traits rudes et groovy inhérents aux autres morceaux.
Avec Ekombe, un funk-rock subtil-dynamique épice à nouveau l’impeccable registre du combo de Kinshasa. Puis Bengai yo, plus leste mais aussi accompli, conclut un disque réussi en tous points, qui incite de plus au voyage et se voit magnifiquement interprété par un ensemble cohérent à souhait.