Trio de Lesneven, Serpent sort avec By crossing the plain son deuxième album. Qualifié de post-grunge, il y joue un rock bourru d’obédience 90’s qui la plupart du temps n’y va pas par quatre chemins, privilégiant une approche directe.
S’ensuivent quatorze titres sans faiblesses, ardents, riffants et qui réjouissent leur monde, courts et efficients qu’ils sont. Ca s’entend dès Time to go, les gaillards ne font pas dans la dentelle mais s’avèrent capables, tout en jouant rude, d’installer des ritournelles qu’on remarquera, qu’elles soient pures ou prises dans le flux de leurs offensives grungy. On garde ici, de plus, une unité de ton qui assure une cohérence constante. Les cordes, de basse ou de guitare, sont bavardes mais s’en tiennent à l’essentiel. On croirait entendre un Pavement sur He made the people happy, puis Silly song s’appuie sur ses riffs, secs et répétés, pour asseoir la portée d’un album compact, ramassé. On y décèle des élans noisy, une énergie punk. L’éponyme By crossing the plain fait mouche de par ses claviers, bien couplés au reste de l’instrumentation. Sans titre louche vers Sonic Youth, Your riot livre ensuite un contenu plus saccadé.
Tout ça est bon et jamais trop long, Summer’s going on amorce alors sans fléchir une fin de parcours qui tient ses promesses. I’m cold apporte son chant braillé, sa « lestitude » porteuse, Fucking robot une touche folk/lo-fi aboutie. By crossing the plain est volontairement dépoli, il prend fin avec un Friday bore tout à tour lourd et « traçant », et en toute fin ce I guess you don’t mind à la Pavement, entre ton noisy et nonchalance de bon aloi.