Duo rennais formé par les frères Tillaut, Damien et Matthieu qui y font tout ou presque, Nimh a pour base la pop mais n’hésite pas à aller lorgner ailleurs. Passionnés, les frangins servent avec cet album généreux et travaillé de véritables perles. Le début le prouve brillamment en plus d’exposer une diversité qui n’entame en rien la qualité du résultat.
En effet, on part d’un coup de sang post-punk (Be there) pour enchaîner avec So lucky et sa pop atmosphérique finement jouée, et ensuite aboutir à Live right now et ses chants merveilleux, en mode pop chorale teintée de soul et aux vocaux racés. Des petits détails sonores renforcent la pertinence de l’album, éponyme et sans défaut aucun. Climat ombrageux, rythme saccadé puis débridé sur Nose in cocaine, pop-folk vive avec Forward, lui aussi magnifiquement décoré, on se régale de l’oeuvre Tillautesque. Les choeurs sont beaux, Knock on the door exhale une pop chatoyante. Get off my jail sent le jazz enfumé, Alone together dégage une mélancolie prenante, suit une trame fine et brumeuse. Tous les morceaux y vont de leur atout, de leurs spirales sonores justes et de goût. C’est le cas avec My darling, frais et pétillant, ou un Underwater taillé dans une folk ludique. Nimh expérimente et garde le cap, celui d’un ouvrage peaufiné auquel le plus grand soin a été apporté.
War child, simultanément subtil et souillé, s’envole de façon frontale, servi par des incrustes électro. Shooting eyes balance ses mélodies fatales, sa cadence guillerette, puis He’s old captive avec son déroulement lo-fi superbe et tourmenté en arrière-plan. Puis Bye bye nous dit au revoir, bien entendu, dans l’option pop aérienne empruntée par le duo. Qui, avec cette collection de chansons irréprochables, se distingue grandement.