Groupe rock originaire de Normandie, Pan D trouve ses sources d’inspiration dans le rock indé, parcourant un spectre musical qui peut tutoyer PJ Harvey -c’est souvent le cas ici, dans le chant notamment-, les élans poétiques d’une Beth Gibbons ou encore les atours d’un Beak ou des QOTSA.
Après un premier album sorti en octobre 2015, intitulé Path to nowhere, le quintet caennais récidive avec Scories, fort de six titres à la portée estimable. On y saupoudre une certaine mélancolie (Become) qui s’éprend de rudesse dans les guitares, le chant de Sophie évoque souvent et à son avantage celle de l’ex fermière du Dorset. En ouverture, Turn around impose sa montée en puissance, on est encore dans une intensité retenue bien que marquante et Most people va ensuite impulser une vigueur plus marquée pour venir parfaire un début probant. Influences il y a, certes, mais le rendu est vertueux.
Plus loin, Hollow faces s’appuie sur des motifs sonores de choix, un rock à la fois subtil et appuyé, pour convaincre. Electric mist s’enrobe d’une discrète touche électro, s’en tient à un certain minimalisme qui fait mouche. On sent une sous-tension qui retient l’attention et fait l’intérêt d’un opus qui gagnerait peut-être, toutefois, à « assaillir » plus souvent. Le morceau dégage de légères effluves bluesy, puis c’est un Spring song atmosphérique, bridé lui aussi de belle manière, maîtrisé, qui met fin à un Ep étendu. Lequel, s’il s’en tient à une certaine réserve, n’en apporte pas moins la preuve de réelles dispositions d’écriture et de composition chez Pan D.