Groupe belge, Billions of Comrades sort avec Rondate son deuxième album. Le premier (Grain, 2013) avait déjà reçu un accueil critique favorable et avec ses sept nouveaux essais, le quatuor frappe de nouveau juste.
Avec son math-rock qui se teinte de plusieurs couleurs, qui se nuance après s’être endurci (l’éponyme Rondate), qui expérimente sans trop s’égarer et dévoile des instants tant froids que dansants, ses sonorités qui vous envahissent dès Echidna en ouverture, ses climats divers, le disque est en effet une réussite. Il vire cold (le début de Minor), s’exprime par le biais d’une voix en vue, amène à une danse canaille. On en apprécie les montées en puissance, les spirales de tonalités imaginatives.
On pourrait rapprocher Billions of Comrades, pour l’inspiration math-électro, de Sarah W Papsun. Le rapprochement est bien entendu positif, l’effet produit similaire. Posse souffle un froid à la Sonic Youth des débuts, qui se marie idéalement à des écarts sonores façon Deus. Moak balourde un groove leste et spatial, Torche obsède lui aussi avec sa basse qui pulse, son feeling funky auquel on peinera à résister. La durée assez restreinte de l’album lui permet de plus de ne jamais sortir des rails, finissant sa route avec un Sheval sensible, basé comme nombre d’autres compositions sur des sons à la trame inquiétante, digne d’un intérêt soutenu.