Duo issu de Villeurbanne, Balladur joue une électro-pop tantôt cold, souvent relevée par des sonorités folles et à caractère exotique. Romain de Ferron et Amédée de Murcia (Somaticae) déconstruisent, ceci leur permet de mieux reconstruire. Ils bâtissent une trame dub sombre (Jalan), envoient une cold-wave prenante (Tu mens), font ça et là des clins d’oeuil à l’ère des late 70’s/early 80’s.
En outre, ils démontrent une belle inspiration dans les alliances des genres. Super bravo est leur deuxième album et déjà, leur empreinte est perceptible. L’écorce est minimale, sa froideur est contrebalancée par des élans dépaysants plus euphorisants (Verse-moi). Le procédé fonctionne et contribue à l’identité du projet. La légèreté psyché, incarnée par une voix féminine, a sa place dans leur registre (Olympique Layat). Elle s’accompagne d’encarts plus acidulés, plus loufoques à l’image de la musique hybride conçue par Balladur. Chacun des 7 titres joués pour l’occasion est de valeur, génère une accroche appelée à durer. Les volutes de claviers d’Aku, Occiali da sole et son électro zébrée de rythmes venus d’ailleurs, « brésilianisants »; les Rhodaniens ont de sérieux atouts à faire valoir.
Michela, sorte de cold-pop des plus abouties aux boucles addictives et voix intriguante, vient alors mettre fin aux réjouissances, chantées par ailleurs dans plusieurs langues; Balladur n’est jamais dans le dur et fera même office, via de telles sorties, de valeur sûre.