Diantre, quel album! Et ces gars-là sont Français, se permettent dés leur premier morceau Its gone de faire la nique à BRMC, Black Angels et APTBS réunis. Les Psychotic Monks, c’est leur nom, débarquent donc de Paris et sans crier gare, signent un album-bourrasque « d’acid psychedelic rock’n’roll », qui répond au doux nom de Silence slowly and madly shines.
De silence il n’est pourtant pas, en l’occurrence, question. Sombres et colériques, les voilà qui dressent un mur du son imposant, giclent et dérapent, se posent avec une basse qui vous fera onduler du bassin, chantent comme un Nick Cave option folle. C’est le cas sur Wanna be damned (punk song), tiens donc.., pour un début d’album complètement bluffant, frontal, sans concession aucune. C’est la débâcle organisée, jouissive même, aux élans grunge digne d’un Mudhoney. On y éclaircit de temps à autre le propos (Sink), qui conserve tout de même ses atours obscurs. Le discours est toutefois plus sensible, puis on part dans une trouée psyché-sonique ravageuse pour ensuite retrouver des abords torturés un tantinet plus clairs.
Dans le genre, difficile de faire mieux. Toujours sous contrôle, la zik des Psychotic Monks secoue, souvent, et berce, brièvement. Normal, c’est du rock’n’roll, du vrai, à l’image de la pochette où l’on peut voir un chanteur-guitariste en noir et blanc, chemise à carreaux arborée, brailler sans retenue. Avec When I feel, la voix est doucereuse, l’instrumentation mesurée, minimale, à l’arrière-plan obscur. La teneur est psyché, toujours, mais de façon plus mélodieuse. On n’y perd rien; au contraire, le morceau étend la palette jouée ici. The bad and the city solution (le clin d’oeuil est évident), premier single magistral du combo, retentit alors, riffant, puissant, cosmique et sonore. Ces gars-là sont des Anges Noirs, doués, ayant parfaitement appliqué, à leur sauce, la recette psych’n’roll. On s’enivre des coups de semonce dudit titre, jouissif de A à Z. Entrecoupé par quelques interludes instrumentaux assez brefs, le disque prend alors fin sur Walk by the wild lands. Une longue complainte au psychédélisme doucereux dans le chant, qui amène de la sensibilité dans un ensemble parfaitement exécuté.