Impressionnants en live il y a déjà quelques années, dans un caf’conc amienois aujourd’hui bouclé, les bresto-rennais de Mnemotechnic rompent leur silence prolongé avec Weapons, nouvel opus sortant chez Kerviniou Records/A Tant Rêver du Roi. Produit par Peter Deimel au fameux Black Box et fort de sept titres, il s’agit d’un disque sauvage que l’éponyme Weapons aborde de façon à la fois directe et saccadée.
Ca démarre bien, on retrouve la fougue post-punk des Bretons intacte, ombragée, qui s’exprimera sous la forme de coups de boutoirs avec Breather, alliées à leurs sonorités toujours stridentes et groovy. De la noise à laquelle on greffe des élans mélodiques dans le chant, qui incite à danser avec jubilation. How to leave réinstaure ces saccades puissantes, des dérapages noisy, des accélérations rythmiques qui pulsent. Mnemotechnic n’a rien perdu de son impact, il le diversifie même. Lost creature débute plus posément, on le sent cependant prêt à mordre. Mélodieux dans la voix, il s’en tient à une certaine retenue, menaçante mais qui demeure « sage ».
Plus loin, Taste the plain alterne coups de boutoirs rythmiques et instants sous-tendus. Tout ça est maîtrisé et pourtant presque instinctif, plus sombre peut-être que par le passé. La touche Deimel peut-être, toujours est-il que Mnemotechnic réussit dans son entreprise. Omens suinte une belle mélodie sonique, des motifs qui restent en tête. Puis Thistles vient achever la travail, compact, haché et offensif, solidifié par un chant expressif et des sonorités rentre-dedans qui n’omettent jamais de groover.