Suite à Treat me right, premier opus de facture soul classique, John Milk revient avec Paris show some love, teinté de R&B et fort de textes engagés. Entre Prince et JayDilla, il trouve la dynamique et le ton juste, entre électro de maintenant et esprit plus rétro issu d’un enregistrement à bandes. La synthèse est ajustée, son vécu d’ancien patron de label et ses collaborations avec divers labels soul parisiens dont Heavenly Sweatness lui assurent la dextérité dans la méthode et bien évidemment dans le rendu, dansant, jamais barbant.
On se laisse donc porter par la coolitude d’un Got to be true, par la vigueur de ses morceaux funky que pimentent des sons simples mais décisifs. L’inspiration n’est d’ailleurs pas que musicale, elle trouve sa source, textuellement, dans les événements du 13 novembre 2015. Milk, ici, s’interroge sur la capacité de chacun à trouver et suivre sa propre voie, à se démarquer, à créer en rempart contre l’obscurantisme actuel. Dans la lignée de When I got down, énergique, il installe des gimmicks funky sur It doesn’t matter, fait preuve d’une musicalité hybride et use d’un phrasé stylé (Natural girl). On ondule à l’écoute de son disque, l’éponyme Paris show some love et son intro jazzy, la verve du bonhomme, ses boucles adroites et son groove tranquille ou plus cadencé le créditent assurément. On appréciera ses essais rythmés (Ain’t funky enough), ses percus marquées (Wood for my fire), ses encarts hip-hop et son positionnement entre les genres et les procédés, entièrement cohérents.