Constitué de Francesco Cassino (Comakid) et Nicola Nesi (Everlasting Joy), After Crash s’évertue à mettre en place un univers individuel, entre musique acoustique, expérimentation, dream-pop (scintillante, bourrue aussi de par ses guitares, sur Don’t change for me) et électro. Les deux comparses sont musiciens certes, mais aussi producteurs et compositeurs, co-fondateurs également du label Museek Record Label sur lequel il sortent donc ce Lost memories.
A l’oeuvre depuis 2005, ils sont dans la maîtrise d’un domaine original, animé, à la dynamique digne d’intérêt qu’étayent des sons bien trouvés. On pourrait, à leur encontre, parler de post-rock mais le recette du duo dépasse largement ce cadre. Ses boucles, comme avec Texture in pectore, retiennent l’attention. L’allant du premier morceau, We leave, entre quiétude de l’ornement et soudaines embardées électro, montre déjà de bonnes dispositions. De temps à autre une voix, samplée ou réelle comme celle de Mark Bognazzi sur Leica, vient souligner la pertinence des trames. Overrated, plein de vitalité avec son électro vive, suit.
Le savoir-faire d’After Crash est de taille, il lui permet par ailleurs de ne s’inscrire dans aucune case précise. Nébuleux sur Timeless room, défricheur de sonorités et générateur d’une belle énergie couplée à des breaks, After Crash suit sa propre voie. Cosmique (Delplace), il redécolle ensuite le temps d’Organic summer, de façon à la fois cotonneuse et appuyée. Ancré dans une démarche qui le démarque, il finit le boulot en proposant Transports, porté par des percus insistantes et truffé de sons une fois de plus ingénieux et répétés, en conclusion donc d’un disque qui n’ennuie pas malgré un registre exigeant.