30 ans de silence, rompus avec un nouvel opus dont la pochette a été dessinée par Vaughan Oliver et qui est co-produit par Martyn Young (Colour Box, M/A/R/R/S). La réédition de leur tout premier disque, Mesh and lace, quelques dates annoncées. Modern English signe un retour qu’on remarquera et que valorise grandement ce Take me to the trees qui lorgne vers le meilleur de Wire tout en intégrant occasionnellement le cold d’un Joy Division (Moonbeam).
On dit de l’album qu’il a sa place auprès de ces deux formations ainsi que des Psychedelic Furs; c’est entièrement vrai, son début rugueux (You’re corrupt), post-punk, dévoile déjà un Modern English convaincant, énergique et inspiré. Il se montre aussi ombrageusement poppy (Trees), à l’image du groupe de Colin Newman, et sertit joliment ses compositions, sans jamais faire dans la surcharge. Il est aussi dansant (Something’s going on), puis Dark cloud et ses riffs secs, sa rudesse façon late 70’s, nous emmène à la moitié d’un disque dont on n’extirpera aucun défaut.
Il reprend d’ailleurs tout aussi brillamment, avec ce Sweet revenge appuyé, post-punk aux nappes de claviers bien senties. I feel small est grand, léger mais alerte, doux dans le chant. La qualité est constante: Come out of your hole apporte une touche fine et céleste bienvenue. Enfin, Flood of light renoue avec une trame cold offensive des plus estimables. Puis It don’t seem right, à l’instar de Come out of your hole, conclut posément un disque surprenant de cohérence, à écouter d’une traite et sans en omettre la moindre note.