On sait Shannon Wright, protégée de l’excellentissime label bordelais Vicious Circle, changeante et insoumise, capable de sortir des brûlots rock-noise comme des perles à versant plutôt folk, mariant parfois avec succès les deux options.
Avec ce Division, c’est sa rencontre avec Katia Labèque, pianiste française mondialement connue, qui incite l’Américaine à venir enregistrer dans le studio de Labèque, orné de superbes pianos. Comme à l’habitude Shannon y enregistre la plupart des instruments et sert en bout de course un superbe disque, qui débute avec des guitares nerveuses (Division), puis enchaîne sur un morceau plus sous-tendu, nappé d’une électro sans gras (The thirst). Elle captive déjà, non seulement par le biais de son chant mais aussi par l’entremise d’un décor de choix, qui avec Wayward louche plus franchement vers une électro décorée au piano, sensible et dénudée.
Avec cette Dame, nul besoin, c’est une évidence, d’en faire des tonnes. Son minimalisme en dit beaucoup, à l’image d’un Accidental aux sons simples et invitant à une embardée gentiment psyché. La capacité de l’artiste à se distinguer à partir de trois fois rien, si ce n’est sa grande sincérité et une belle dose de passion, est saisissante. Le bien nommé Soft noise, d’abord doux puis plus « asséné », en est l’une des preuves tangibles. Il décolle, se rebelle pour ensuite s’achever sur des notes de piano sages. Division n’inclut que huit titres, mais le rendu est assez éloquent pour qu’on y accorde une attention maximale.
Ainsi, Iodine et sa douceur perverse, et pour terminer ce Lighthouse (drag us in) mené par un piano versatile viennent-ils valider le haut niveau d’un album digne d’une Shannon Wright à l’inspiration, et au pouvoir d’attraction, ici optimaux.