A l’espace Picasso de Longueau, rares sont les déceptions musicales et cette fois encore, c’est à une trouvaille de choix que nous fûmes confrontés avec Nick Grey et son Random Orchestra, habituellement basé à Berlin mais comptant en ses rangs, outre son leader habité, le batteur Julien Paris, « local » à souhait.
Avec son univers intriguant, feutré mais qui n’hésite pas à déraper ou s’emballer, le quatuor a en effet régalé le public de ce dimanche, récompensé d’une part par la gratuite du spectacle et d’autre part et plus encore par sa qualité, imprenable. Suivant une recette singulière et en parcourant des routes inédites, aussi jazzy qu’électro, aussi rock qu’expérimentales et mélodiques qu’enragées, magnifiées par un chant distingué mais aussi possédé, Nick Grey et ses acolytes sont parvenus à créer la surprise, à plonger leur public dans des eaux sombres, groovy et agitées. Ceci après quelques détours bien sentis et sans jamais faire dans le prévisible, ceci mérite d’être souligné.
Bien nommé dans le sens où on ne peut prévoir quelle sera sa direction privilégiée, le Randon Orchestra fabrique et impose ses propres règles, celles de la beauté sonore et de l’absence de contraintes. C’est beau, ça se souille avec classe, c’est doux-amer, et ça vous donne la perspective, plus qu’appréciable, d’un début de semaine plus léger, plus enjoué, au son d’un ensemble déjà cohérent bien qu’ayant peu, jusqu’alors, pratiqué sous cette formule.