Musicienne « british-lebanese », Nadine Khouri est parvenue dans un premier temps, avec ce Salted air qui si je ne m’abuse est son premier album, à…m’ennuyer.
En effet, son penchant pour un registre feutré, basé sur la finesse du brodage musical et la beauté de la voix, finit, trop récurrent, par lasser. Cela n’empêche qu’avec cet ingrédient dominant, Khouri parvient à poser sa patte, quelques climats gentiment troublés et parviendra, très certainement, à retenir l’attention des amateurs d’univers posé. A côté de cela, elle suscité un intérêt plus accru quand elle sort de sa réserve (la montée en intensité de Daybreak) et plus encore quand elle dépayse et devient plus rude, comme à l’occasion, par exemple, d’un excellent Shake it like a shaman. Tribal et emporté, ledit titre lui permet de s’extirper d’une douceur trop prononcée.
On notera aussi un Surface of the sea lui aussi plus vivace, l’ombrage de ce Thru you I awaken intense bien que dépouillé. La joliesse des motifs, aussi, et l’élégance douce-amère de I ran thru the dark. Pour au final regretter la sagesse dominante d’un opus qui, lorsqu’il s’éloigne de ses convenances, captive.