D’un premier album éponyme juteux, dans le sens d’énergique, les parisiens de Yalta Club surprennent, déroutent aussi dans un premier temps, avec ce Hybris plus nuancé, plus bridé, qui après nous avoir, aux premières écoutes, presque déconcertés, finit par imposer ses ambiances.
Fait d’une pop synthétique mais qui ne manque pas de jus (Stars), dépaysante avec ses touches quasi-tropicales audibles sur Love, qui inaugure les débats, il alterne envolées mélodieuses qu’on retient et instants plus mélancoliques (Of mice and gods). Il y a dans les options « spleen » du groupe de l’animation, un bel étayage qui ne verse jamaos dans l’excès. L’opus demande un léger effort d’adaptation, peut irriter avec ses atours mesurés, mais tient la route. Il se veut, en tous les cas, le fruit d’une investigation singulière.
Dans une sérénité gentiment groovy (Diamonds & coal), Hybris installe un univers poppy qui se démarque assez pour être pris en compte. Doucereux et vaporeux sur Exile, les « Yalta » exhibent une finesse attrayante avec New day, d’abord sage puis plus canaille. Leurs envolées vocales emportent l’adhésion. Hybris est de toute évidence un album qui gagne son auditoire au fil des écoutes, comme le fera sa fin entre Instant god, sucré et bien serti, et le terminal Something to remember, plus alerte et doué des mêmes ritournelles bien troussées.