Duo bordelais, parfait donc pour être distingué -ou pas…mais il le sera de par sa qualité- en ces lignes, The Doctors fait dans le post-punk/cold-wave minimal et efficient de bout en bout.
Avec ce Unterwelt qui est leur troisième sortie, la plus longue, aussi, avec ses sept titres, leur alliage basse-guitare-clavier-boite à rythmes fait mouche. Entre synthés bavards sur cadence galopante (Métro), usage juste de la langue allemande (Unterwelt et ses airs de GOMM, plus que bon) et ton bourru récurrent, The Doctors réussissent leur intervention. On parlera aussi de synth-punk pour le registre, souvent appuyé (L’intégral). C’est tout bon, pas besoin d’innover pour se distinguer. On s’entiche des trames glacées et entêtantes qui jonchent l’album; dans ce domaine, Paradies inaugure une suite elle aussi aboutie, sans creux notoires. Inferno fait figure de morceau « étendu » avec ses cinq minutes au compteur, mais il convainc tout aussi aisément avec sa basse charnue, ses claviers loquaces et, encore une fois, cet allemand judicieux dans le chant.
On revient après cela à des formats plus courts; Savinkov, puis Diese qui trace sans regarder derrière lui, faisant de ce Unterwelt à la force de frappe certaine un must pour les amateurs du ou plutôt des genres honorés ici.