Ces quatre là sont montpellierains, ont choisi de s’appeler Kursed, jouent ensemble depuis une dizaine d’années déjà et sortent avec ce Misophone leur premier album, après leur EP Apple qui date lui de 2015.
Enregistré en quelques jours, l’opus suinte le rock franc du collier qu’il fait cingler fièrement dès l’excellent et bien nommé Rock’n’roll qui lance la danse. On envoie, on ne regarde pas dans le rétro, on trace. La subtilité arrivera plus tard, l’heure est avant tout à une puissance inspirée comme le démontre également Balloon, second morceau aux mêmes vertus exaltantes. On allège le tout avec les choeurs qui vont bien, on prend une teinture plus leste, plus légère dans le chant aussi, avec Almighty. Red wine, qui suit, est bluesy; il complète efficacement la palette du groupe.
Plus loin, Toy en fait autant, doté du gimmicks de gratte funky couplés à l’allant qu’on reconnait depuis ses premières notes au quatuor sudiste. Les soli de guitare sont courts et en vue, ils évitent intelligemment le recours à la surcharge. On en est alors à mi-parcours, Next moon se découpe dans un rock mesuré, mélodieux. On remarque l’aptitude de Kursed à se situer de façon constante à un niveau élevé en termes de rendu. Apple le voit défourailler à nouveau, dans une veine rock’n’roll tranchante qui n’omet pas les mélopées à retenir. Après cela, ce sont les riffs bien trouvés de Deep sleep qui le portent, sa vitalité aussi.
En dix titres, Kursed aura tout dit ou presque. Archimedes le dévoile plus psyché et pour finir, Crow en présente une facette d’abord posée puis plus percutante ensuite, concluant joliment un disque sans défauts et qui, s’il n’invente rien, honore ses pères dans le créneau qui est le leur.