Pop sauvage, Television, rock’n’roll français, The Cure, The Kills, les références fusent à l’écoute et à l’évocation de Metro Verlaine, quatuor ebroïcien de rock tendu et mélancolique pimenté par le chant tout à la fois remonté et féminin de Raphaëlle Fromage.
Avec J’irai crever à Manchester, qui inaugure l’ep, on entre dans le romantisme électrifié de Metro Verlaine, aussi stylé que mordant. On imagine un esthétisme en noir et blanc, rétro, qui sied parfaitement aux Kills par exemple. Joy Division est par ailleurs mentionné dans les textes, sa noirceur post-punk/cold-wave contribue à étayer le registre du groupe. Codeine cabaret riffe et trace urgemment, on y retrouve la rage et l’élégance dégingandée de Metro Verlaine. Poésie et électricité, contenu vif et écorché, la Dame et ses hommes de main savent y faire. Crocodile montre les crocs, avec panache et en se parant de guitares aussi avenantes qu’offensives.
Avec Ballade sauvage, qui met fin à cet essai crédible et suffisamment personnel pour remporter les suffrages, on baisse d’un cran dans l’intensité mais sans y perdre en identité, ni en qualité. On prend donc sans hésiter, on écoutera l’objet à volume élevé dans l’attente des lives à venir qui, à n’en pas douter, décupleront l’impact de cette clique déjà estimable.