Duo lillois de « rock augmenté », fourre-tout réjouissant et sans normes qui flinguent l’inspiration, Margaret Catcher livre avec le bien nommé Singularity une oeuvre haute en couleurs, très « Atypeek« ..
Inqualifiable, l’album s’appuie sur une basse math-rock et électro qu’il outrepasse allègrement, et part dans le cosmos (Not too bad), traficoté dans la voix, assailli de sons spatiaux, pour ensuite faire dans le leste bien groovant, basé sur les changements de cadence (Emergency). C’est ainsi ici; on n’est jamais inerte et We want more, plus direct tout en étant aussi trituré et inventif, confirme les évidentes aptitudes Pierre Level et Xavier Leloux. Ces deux-là sont barrés mais ingénieux, leur New transe suffirait presque à lui seul à définir ce qu’ils s’attellent à créer. C’est la transe en effet, c’est la danse aussi et on s’y abandonne volontiers, d’autant que le rendu est délibérément éloigné de toute démarche mainstream.
Un peu plus loin dans le trip, Zouki zouki déflagre, fou et énervé. Gus da fisher recourt à ces synthés entêtants, couplés à une bonne grosse basse en symbiose avec la batterie, pour nous emmener dans des contrées célestes inexplorées. Chez Margaret Catcher, on lâche la bride, on part à l’aventure mais on maîtrise l’avancée. Alex Quid se distord, à la fois finaud et bourru; chaque titre de l’excellent opus des nordistes mérite qu’on y prête une oreille plus que dévouée. Doo wop est, lui, jazzy mais selon des normes « maison », on n’en doutera pas. Libre, la paire offre une ultime bizarrerie sonore avec TER (acoustic version), sorte de comptine ludique apaisée venant donc mettre fin à un opus bluffant sur le plan qualitatif et du point de vue de la démarche.