Dans les 00’s avec Dynamo, puis actuellement avec E-Grand, Didier Frahier fait sien un territoire pop aussi bourru que porteur d’une belle subtilité. Ce Here they come en est l’illustration sans défauts, d’abord avec un Here they come agité, « guitarisé » (l’instrument a ici toute sa place et brille de mille feux), qui se voit suivi par She lives on et son éclat pop-folk teinté de rock.
On le sent, on l’entend; Frahier manie les références, et les mélodies, avec panache. Sa pop est soignée, millésimée, et parvient à nous retenir également lorsqu’elle privilégie la douceur (Safari). Style et références à la vague british (A sign of love) y voisinent, élans ouatés et griffures plus acérées aussi. Il n’en dit pas trop, dix titres lui suffiront à prouver son savoir-faire. Dopées à l’électricité bridée ou « déflagrante », ses créations sont supérieures à la moyenne requise. Call of life fait dans la coolitude griffue, United opte pour une délicatesse qui soudain s’entoure de guitares noisy. Aucune faute de goût ne viendra porter atteinte à l’album.
Ainsi et en fin de parcours, A queen of the street, subtil et décoré par des cordes, animé, puis le terminal The keys to your life, doux mais piqué lui aussi par des grattes mordantes et triturées, viennent-ils porter la dernière salve, élégante et qualitative, à ce bien bel opus.