French pop électrisante, le descriptif a déjà de quoi vous refiler l’irrépressible envie d’une écoute. Et cette écoute nous dévoile, à l’arrivée, bien plus que ça.
Requin Chagrin, en effet, c’est du shoegaze-surf chanté en Français, avec allant et féminisme par Marion Brunetto qui joue aussi de la guitare, et un super disque de neuf titres dont on cherchera en vain les équivalents déjà existants, que ce soit dans l’hexagone ou ailleurs. Comme avec Grand Blanc, on crée, on innove et on distingue la pop française, qui trouve là une belle étendue. On met de la réverb, on enrobe avec des claviers qui contribuent à faire s’envoler les chansons et RC, en pôle position, fait déjà opiner du chef. Mélodies bien troussées, rudesse racée et attraction gentiment rétro, Requin Chagrin a de sacrés atouts et les fait savamment valoir. Poisson lune suit la même voie alerte, on succombe ensuite aux grattes surfy d’Adelaïde et à une sorte de finesse tranchante qui émane de l’opus.
La pop du quartet est bien, comme annoncé, électrisante, elle dépasse le simple cadre du format pop et suscite l’enthousiasme. Alysson fait baisser le tempo, use de la même accroche surf mêlée de shoegaze. Belle transition avant que Le chagrin se mette, lui, à foncer sans crier gare. Sans chichis mais créatif, l’objet apporte sans nul doute un plus à la scène de par chez nous. Bleu nuit, puis Rose qui le suit dans une option plus retenue, ne me démentiront pas. Ciao Rubello, excellentissime dernier morceau qui n’est pas sans évoquer les Pixies, en remettant une couche en termes d’attirance durable et définitive.