« Echappé », si l’on peut dire, de son fulgurant trio Baptizein & Secret Yolk, Baptizein la joue solo, de A à Z ou presque (Lénaïc Locquy est au mix), avec ce nouvel EP étendu enregistré dans une ancienne caserne, qu’il baptise Casern session act 1. Il y joue de tout, a la bonne idée de ne pas y insuffler la rigueur militaire inhérente à l’endroit, et propose un spectre musical aussi ouvert que fou (Pretend).
En quatorze titres lancés à toute berzingue par le braillé Fuck off celebration, voilà un enregistrement qui dézingue les modes, vomit sur l’opportunisme et met des pains sonores à la normalité. C’est bien bon à écouter, ça se la raconte psyché avec bonheur (le doux et magnifique Sweet darling). On fait dans le lancinant (Trap), c’est réussi. On fait dans l’halluciné qui s’envole (I can’t help you mum), ça passe aussi bien. My head explodes est taré, massif, bruitiste, I’m right revient lui à une trame garage-bluesy déjantée; tout passe et rien ne lasse.
De plus, Baptizein fait dans la simplicité, ne s’embrasse d’aucun effet de manche, loin de là. L’enrobage est lo-fi, sans artifice aucun à l’image d’ I’m trying Bambino. Voilà une belle dose d’insoumission, captée en un endroit pourtant dévoué, de base, à l’obéissance. Alive grince, les guitares y dégoulinent. Glad marie voix folle et grattes tantôt claires, tantôt drues. L’attrait émane de chaque morceau créé. Détour à nouveau lo-fi/folk avec Miracle, issue de même nature avec My end; on prend avec d’autant plus de joie qu’on s’inscrit ici dans la liberté la plus totale.