Sixième opus de la clique lyonnaise Clara Clara, articulée de manière dominante autour de la fratrie Virot et Amélie Lambert, Bugarach impose, outre sa valeur, deux nouveautés: le chant en Français, d’emblée mis à l’honneur sur Dans les yeux, et une certaine « popisation » d’un répertoire auparavant clairement plus noise-pop.
Le constat est là; on n’y perd aucunement en vertu, le tapage se fait simplement plus modéré, mélodieux, et garde un impact mélodico-agité captivant (un excellent Run away). Ailleurs le groupe se fait plus nuageux (Bugarach), ambient, déparé de tout verbe. Dans la foulée, Seventeen renoue avec un ton pop alerte, où les claviers ont une place prépondérante et brodent des nappes décisives et grésillantes.
Clara Clara évolue donc dans la continuité, c’est un bon point. On retrouve la langue de Molière sur Figurines, essai pop française abouti. On riffe sec sur le saccadé Memory bucket, l’album est large, ouvert, sans chaînes. On y trouve des mélodies et atmosphères à la Blonde Redhead, le rapprochement étant bien évidemment à porter au crédit des Rhodaniens. Ecran noir étend sa durée et propose une pop vivace, plutôt griffue, que le chant en Français n’altère jamais.
Enfin, Saturdays s’appuie sur les claviers pour installer ses mélopées simultanément célestes et soutenues, soulignées avec à propos par un décor de choix, serein-tempétueux, du plus bel effet. A l’image de ce Bugarach aussi goûtu que ses prédécesseurs.