Composé de trois fouineurs soniques, Zombie Zombie ne fait jamais dans l’attendu et ce nouvel essai ne dépareillera pas puisqu’il s’agit de la B.O. de Slow futur, spectacle d’Elsa Guérin et Martin Palisse mettant en scène deux jongleurs évoluant sur un tapis roulant au sein d’une installation lumineuse.
A partir de là, Cosmic Neman, Etienne Jaumet et Dr Schonberg élaborent des compositions longues et planantes, répétitives jusqu’à susciter la quasi-dépendance. Leurs sons vrillés, pénétrants, lâchés dans l’espace, emmènent vers un ailleurs. Le rendu est instrumental, exception faite de l’excellent et éponyme Slow futur qui instaure des voix robotisées et part lui aussi bien haut tout en accrochant fortement avec ses boucles dont on ne peut se défaire. Parfait complément de l’introductif Hyperespace qui ouvre la marche ou plutôt la voie -lactée-, et plus généralement des titres exempts de chant, il représente fidèlement l’absence de normes de Zombie Zombie.
Sur Extra life, soutenu après ce Blue screen nettement plus inerte, le saxo de Jaumet part dans une embardée free dont il détient le secret. Les climats sont disparates mais cohérents, le façonnage des trois hommes prenant et non sans effet sur le mental, happé par des textures musicales singulières et psychoactives.