Venu de Paris, Angelfish Decay a pour mérite d’impulser une démarche personnelle et particulière en alliant cordes (contrebasse, violoncelle, alto, violon), drum-machine et vrais « drums », basse et guitare avec un chant « double » et ce, pour un résultat unique dont la teneur m’évoque parfois les regrettés Soul Coughing.
Sur ce Hypnotised tourist, la clique expérimentale fait feu de toute…corde, fait dans l’urgent nerveux mais y allie une beauté incontestable (Go somewhere en ouverture). Son cheminement est inclassable, le résultat aussi. En tous les cas, il vaut le détour. Il est bon d’entendre du neuf, de ne pas avoir à se dire que certes c’est bon, mais que beaucoup d’autres le font déjà. En ce sens, le groupe se démarque et Smart phone transforme l’essai du premier titre en réitérant ce climat sans égal direct, à la fois groovy, déviant et gandin. On pensera à Orange Blossom pour le procédé, c’est toutefois Angelfish Decay qu’on savoure. Today confirme les dispositions du collectif, délié autant que barré, mélodieux autant que gentiment « souillé ».
Plus loin, Pylons envoie une électro chantée et bricolée avec dextérité. La mixture est ajustée, elle ne fait pas dans la norme mais revêt une belle forme. Il est alors temps de conclure et City noise, sorte de…noise décorée de cordes et épicée par les chants unis, le fait avec maestria. On salue alors l’effort et l’esprit, qui génèrent un EP dont l’écoute amène à se dire que ce groupe élargi est à ranger dans le rayon des trouvailles significatives issues du Pays.