Sais pas pourquoi, enfin si, je sais. Venant de chroniquer le dernier Rubin Steiner, libre et sans limites, je me suis mis à repenser à l’oeuvre dernière de Yan Hart Lemonnier, tout aussi a-normale.
Me voilà donc à écrire laborieusement sur son Valeurs modernes, second album qu’il décrit comme versatile et qui se compose d’instrumentaux électro valeureux, auxquels il faut toutefois ajouter deux ou trois morceaux chantés pas moins bons. Le gus s’y associe d’ailleurs avec des intervenants méritants (Carla Pallone de Mansfield Tya qui « violonise » joliment We all run, super morceau « electro-pop-funk-rock » où intervient aussi vocalement l’excellent Jonathan Seilman), sollicite une classe de 3ème pour improviser classieusement sur Addition division soustraction et ce, sans erreur ce calcul.
On l’aura compris, le mec est libre et c’est ce qui lui permet d’oeuvrer de pair efficacement et à côté de ça, il signe des titres complètement solo qui valent eux aussi des écoutes compulsives. Passé donc un autre morceau chanté dans le fun mais de façon carrée tout de même (Je ne peux pas danser, exercice hilarant dans les textes mais abouti musicalement, où David Courtin chante et Florent Laugeois y va se sa trompette dynamisante), la dextérité synthétique de Yan Hart s’impose, pour nous gratifier de compos enlevées qu’on se garde sous le coude (Caviar et andouillette, L’hymne du comité, pour ne pas faire dans l’ordre à l’image du géniteur de ce disque, ou encore Une vieille boite auquel contribue GNG). C’est de l’exploration sonore, c’est aussi de l’or car c’est bon, c’est fécond sans être con et ça ne répond à aucun fond préétabli. Avec, cerise dépaysante sur le gâteau, les accents « do brasil » de l’inaugural O som do mestre Edmundo.