Ce Rubin Steiner, tourangeau sur-actif, sur-productif et sur-talentueux, est le prince de l’inattendu. Il défriche, change de peau musicale et collabore plus vite que son ombre avec pour résultat, de façon immanquable….un immanquable.
On est quand même un peu dérouté, cette fois, avec ce Vive l’électricité de la pensée humaine tout sauf électrique, justement, entièrement instrumental et électronisant à souhait. On le fuirait presque tant il semble se répéter, imposer de façon barbante des instrumentaux simples qui paraissent, à première écoute, ne présenter qu’un intérêt limité. Mais on est ici avec un musicien qu’il faut, parfois, « aller chercher » du point de vue de ses créations. Ainsi et au fil des écoutes, on se laisse prendre au jeu -ludique, évidement- de ce personnage qui s’amuse avec l’opus en présence à brouiller les pistes, entre, par exemple, le côté presque samba de Carnival on mercurey -ou d’Uranus samba– et des motifs « empilés » qui finissent par générer une forme d’addiction.
Clins d’oeuil stylistiques donc, instrus libres et aventureux mais jamais trop sinueux font l’attrait du disque, parfait à écouter en situation d’autisme musical. Steiner trouve le motif juste (Light wave), breake et relance, s’amuse. On décèle dans son ouvrage de l’exotisme, une liberté de ton depuis longtemps assumée et, surtout, créative. Le contenu est de plus souvent alerte (Mars murderer), il y est régulièrement question, dans les titres, d’endroits éloignés et qui par conséquent engendrent le « trip ». Black wave est sombre, presque cold en son début, et donne l’impression de traverser la cosmos dans la fulgurance. A d’autres endroits c’est plus psyché, c’est en tout cas la sensation d’une percée dans l’espace intersidéral, aux ressentis variables, qui prévaut. Le Sieur Steiner a en tout cas et une fois de plus oublié d’échouer dans son entreprise, qui ne connait que la crise des genres, parvenant de nouveau à étonner et « embarquer » son auditoire dans un voyage prenant et surprenant.