Co-fondateur des Hurlements d’Léo, le sétois Erwan Naour nous revient avec un projet plus personnel, Wallace. Sous l’impulsion de Bertille Fraisse, rencontrée à l’occasion d’une collaboration, il s’y entoure bien et fait valoir un répertoire chanson que son verbe agile et amer valorise grandement.
Entre subtilité et élans plus fiévreux (C’était toi), Wallace se met en évidence tant dans le texte que dans un décor où violon, guitare tout terrain -celle de Nicolas Grosso– et climats divers se donnent le change et suscitent l’adhésion. Avec Ma part d’ange, qui introduit des débats lettrés, on se situe déjà dans un doux-rugueux gracieux. Il en va de même avec Le sang des baleines, doux-amer et qui unit donc parfaitement beauté et arrière-plan plus troublé.
Sur Mon cul, on fait dans le bluesy électroïde, très réussi. Ici, on s’amuse avec les styles mais on ne s’y plante pas et les offensives de guitare amènent un mordant qu’on approuvera. La lame est à la fois léger et inquiétant dans le mot, constamment révélateur de maux mais, au delà de cela, porteur d’espoir. Un peu comme si la désillusion faisait naître l’illusion. Après les atours « cordés » de Vivre vieux, finaud, c’est Over my window qui conclut l’affaire, à renfort de sons ingénieux pour après ça revêtir une cape de bure qu’allègent des chants à l’unisson, en point d’orgue à un opus à la fois soigné et dérangé.