Natif de San Diego puis exilé en Suisse, Tatum Rush fait dans la soul-jazz qu’il a le bon goût de diversifier et dont il donne un excellent rendu sur ce Guru child digne d’intérêt.
De sa voix fine, le multi-instrumentiste accompagne une instrumentation discrète mais racée, fait dans le soft de classe (Black magic queen) comme dans des formats plus animés, gentiment dansants (Fertilizer). Son album, ambiancé, vaut l’écoute ou plutôt les écoutes. Funky sur Guru child, il se veut fin dans l’ornement, vivace (Making it look easy), à aucun moment ennuyeux. Il s’agit d’un opus distingué, uni dans la croisée des genres. Des guitares funk subtiles l’épicent (Teanerife), puis Brother wood se fait rude sous l’impulsion de ces mêmes guitares, cette fois offensives.
Ainsi, on prend un vif plaisir à l’audition de Guru child, qui avec Supercollider insuffle un groove aérien couplé à la maestria vocale du bonhomme. Distraction…nous distrait agréablement, fort, lui aussi, de guitares superbement jouées, authentiques, et d’un fond sonore brouillé. Le disque de l’Helvète respire le vrai, la sincérité, la passion également. Après Burn some gas, bluesy et élégant, il fait derechef effet sur Space perineum, spatial, fait de sons haut perchés avant de se lancer dans une trame soul alerte et presque cold du plus bel effet. Une vraie réussite, signée chez le précieux label Pulver und Asche.