Déjà venus en 2013 dans ce même même lieu pour un set déjà excellent, les parisiens de Sarah W.Papsun étaient de retour à la « Lune« , en ce début de décembre, avec un répertoire en toute logique plus étoffé encore. Superbe occasion, donc, de profiter à nouveau de l’impact scénique du quintet, et nous fûmes loin d’être déçus.
Mais avant cela, notons, surlignons même la prestation des locaux d’Edgär, garants d’une électro-pop superbe, probante qu’elle fasse dans le sucré ou qu’elle se montre plus « salée ». Il faut dire qu’avec cette symbiose et de tels titres, matière de leur nouvel EP Persona (magnifique en vynil notamment), les deux comparses mettent tous les atouts de leur côté. En résulte un concert enchanteur, enlevé ou plus doucereux, étoffé autant par les nappes synthétiques ingénieuses d’Edgär que par la guitare acidulée de Ronan ou l’harmonie vocale entre lui et son acolyte Antoine. Entre finesse et impact, la paire est plus qu’à son affaire et on ne s’y trompe pas, ce sont des ovations nourries et méritées qu’elle récolte à l’issue d’une prestation captivante, étayée par les imprenables The hunter, Television, Two trees ou Different sight, pour faire court.
La tête encore un peu dans les nuages, on regarde Sarah W.Papsun se préparer. On a bien de la chance d’être ici, avec en tête le souvenir de l’excellent Drugstore Montmartre reçu en vue d’une chronique, il y a quelques années déjà. Ce soir, la clique math-rock électro à l’univers singulier ira bien au delà du simple contenu de l’objet en question, s’appuyant sur une collection de morceaux de folie transcendés par le live et la fougue, l’unisson du groupe. S’il terminera par le mémorable Kids of guerilla, Sarah W.Papsun aura auparavant démontré l’excellence et la portée d’une solidissime série de titres issus d’une discographie de haute tenue. Comme l’annonce leur leader, c’est un concert-Marathon (ça ne vous rappelle rien?) que donne l’ensemble, d’une traite, percutant, sans aucun temps morts et encore moins de creux. On s’agite, on transpire de bonheur à l’écoute des gimmicks synthétiques, voix associées et assauts guitaristiques, rythmiques aussi avec des soubresauts d’un bel apport, de ces franciliens déchaînés. Hey hey, c’est juste trop bon, ça groove d’une force, comme le veut l’expression…et Sarah W.Papsun est de plus d’une gentillesse qui l’honore autant que ce concert que je rangerais volontiers, l’euphorie à peine retombée, parmi les plus marquants vus dans l’enceinte Lunaire.
Photos William Dumont.