Troisième album des italiens de Wora Wora Washington, Mirror voit le duo de Venise perpétuer son electro-kraut aux climats variés et ce, avec à propos.
Sur le disque en effet, un large panel est mis en place et on peut y passer de la vivacité d’un Mirror éponyme, après un introductif Rising sun qui débute de façon lente et brumeuse pour ensuite s’emballer, à un sombre et dénudé We sway, lui aussi très bon, aux boucles et motifs de synthés décisifs. Voilà donc un exemple de ce que dévoile l’opus mais il est heureusement loin de s’en tenir à ces quelques titres, tant sur le nombre qu’en termes de qualité.
Ainsi, le spatial et alerte Alexander Gerst se fait valoir à son tour, puis c’est la voix déchirée de Fear is over, plus haché, qui amène un plus à Mirror, convaincant. On est là, de plus, en territoire d’insoumission sonore et stylistique. Les claviers ludiques de Sem, asséné, répétitif dans le chant, obsédant, en remettent une couche. C’est indéniable, Wora Wora Washington est à son affaire dans un registre maîtrisé et, surtout, personnel. Pillars attire par son groove machinisé sur son amorce, son côté céleste/agité. I.C.O. est bourru, offensif, presque cold-wave dans sa texture tandis que la réitération de son rythme et de ses sons lui confère des atours indus.
Enfin, Venus vient mettre fin à l’ouvrage selon une trame que marque une cadence saccadée mais insistante, et qui se fait à la fois claire et obscure. En conclusion donc à un album de qualité, diversifié et sans temps morts.