Projet solo d’un Luca Maria Baldini déjà rodé et ce, dans des genres et projets divers, In Between fait la part belle sur ce premier jet éponyme aux paysages sonores à l’aide de guitares, de violons (magnifiques sur l’introductif Love and don’t forget), de synthés et d’un piano.
En résulte une sorte d’ « electronic ambient music » plutôt sereine (Cascinette), bien construite et de nature plutôt apaisante à l’écoute. Des voix apparaissent, rarement mais lorsque c’est le cas, elles donnent par exemple un côté songeur et énigmatique au rendu (Nowhere history, excellent). Baldini parvient à se distinguer dans l’élaboration de climats aux abord feutrés, actifs cependant, qui font de son oeuvre un labeur à prendre en compte. Les voix sont à nouveau d’un certain apport sur Il quinto, spatial, à la fois grinçant et mélodique. Puis Abyss répète ses motifs avant de voir une cadence discrète l’animer.
L’album accroche donc par ses réitérations, sans trop lasser -le format est tout de même exigeant à l’écoute-, par son côté inquiétant, troublant, qui fait écho à ses instants de quiétude. C’est le cas de Da tanino, cependant plus agité que ce qui le précède. C’est un bon point, In Between insufflant là une vie plus marquée à l’opus en présence.
Plus loin, Gone gone est marqué par un chant plus en relief, pur, une trame claire-obscure dépouillée et attractive. On arrive alors presque à la fin du disque, que de l’Italien susurré crédite le temps d’un Mario Baldini de toute beauté, entre trip-hop et électro, aux airs de doux rêve semi-éveillé. Autumno concluant en deux parties distinctes mais bien jointes -l’une posée, l’autre plus sinueuse et tourmentée- un album de valeur, qui peut lasser mais qui, parallèlement, vaut la peine qu’on s’y accroche.