Désireux de faire suite à l’excellent et encore récent The seven others, l’amienois François Long sort un sept titres tout aussi valeureux, même si globalement moins « puissant », avec Light years from home. Il y est à nouveau bien accompagné et valorise les textes d’Elise Marianne, qui en signe ici quatre sur les sept affichés au compteur et chante même sur trois ritournelles de l’album.
On a bien entendu à faire à du rock à la Bowie, d’abord relativement détendu sur The damage is done qui se distingue par son bel ornement aigre-doux alors que la voix de François évoque toujours autant le défunt Thin White Duke. Une envolée plus rageuse ponctue cette bonne amorce, suivie de Satellites ou Elise susurre et qui se fait saccadé, vif aussi, zébré de guitares qui riffent sec au beau milieu d’une certaine décontraction. C’est du bon, à n’en pas douter, encore mesuré pour le moment mais les morceaux directs vont ensuite arriver, peu après un Spider à dominante atmosphérique, orné comme la plupart des chansons de l’opus avec soin et retenue.
Sur Dusk, l’entrée en matière électro, spatiale et ombrageuse, donne du cachet au morceau, à l’instar de la voix narrative d’Elise. Le climat suffit à happer l’auditeur, puis on se retrouve avec délices en terrain bien plus percutant sur So sorry, rock racé et comme de coutume bien « décoré ». François Long trouve sur son Light years from home un bel équilibre entre les ambiances, part dans des directions diverses sans y perdre de son impact ni de sa pertinence. S’il revient avec The man I love (for Paddy) à des atours electro subtils mais entêtants de par ce rythme asséné, attrayants, encore, de par le climat qu’ils génèrent, l’affaire prend fin sur un bon vieux rock nommé Shine no shadow, Elise servant d’écrin avec sa voix singulière à une trame mordante et qui, de plus, groove sévère.
Encore une réussite donc, avec l’aide d’amis fiables, pour notre Long local aux travaux constamment qualitatifs, d’un apport certain à la scène d’ici.