Après un ep et deux albums, les mutants sonores de Bad Pilöt, ex-Pilöt, poursuivent leurs investigations soniques sur ce nouvel EP intitulé Swimming with sharks, qui les voit prendre un virage clairement plus électro que par le passé.
Bonne, très bonne surprise, le propos du groupe semble y trouver une nouvelle cohérence et, loin de baisser en qualité, gagne en accessibilité. On ne s’étonnait déjà pas des distinctions appliquées au trio, de ses nombreuses scènes concluantes, et on se réjouira bien entendu de cette nouvelle livraison. Ca débute avec un Violette electro aux motifs entêtants, où Alex De Selve fait à nouveau mouche en flirtant vocalement avec la prime enfance tandis que ses acolytes bâtissent une trame sombre et agitée. Ca pulse et groove assez pour qu’on s’entiche de ce morceau inaugural vif et cosmique à la fois. Arctica prend le relais, obscur, animé par une basse qu’on retient et, comme de coutume, des décors furtifs mais marquants.
C’est du tout bon, du « maison » qu’illustre à son tour Robot, troisième chanson alerte, en phase avec les deux premières, qui doit autant au trip-hop qu’à l’electro et fait surgir des paysages sonores prenants. Clive Martin a fignolé le son, ça se ressent aussi très positivement. L’exotisme de The queen Ann’s revenge fait à son tour la différence, éclatante et mélodisante confirmation d’un talent incontestable. La colère des anges introduit le chant en Français; celui-ci ne dénote jamais, le climat est plus « grandiloquent » dans un premier temps puis s’envole sous l’effet de sonorités bien trouvées. On n’y trouvera rien à redire, le radio edit de Violette venant rajouter une couche de pouvoir d’accroche à un Swimming with sharks qui donne l’envie d’y plonger toute affaire cessante.