Après un premier album appelé Future noir (2014) et plusieurs ep’s, le trio parisien Night Riders revient avec un nouvel opus, Meta. Il y invite le maestro du balafon, Lansiné Kouyaté, et Thomas de Pourquery au sax.
En résulte un album aux abords electro-jazz libre et sans règles, entêtant de par ses boucles (Syncope), animé aussi avec étrangeté, une étrangeté prenante, par le chant de Charlotte Leclerc (Rendre l’âme, Mauvais rêve). L’ourobore ouvre la marche, sombre et robotique, exotique également avec ses sons bien sentis. Night Riders s’essaye de toute évidence, avec panache, à définir son terrain de jeu musical et fait par là même dans le singulier. On narre ici des tranches de vie, des états et le contenu textuel est loin d’être négligeable. Au contraire, il ajoute à la particularité du disque, délibérément décalé. Volte-face groove, en essai electro-cold dansant dans sa loufoquerie. Via crucis est offensif, instrumentalement Night Riders y fait de nouveau des prouesses et se fait extrêmement entraînant.
On goûte donc aux plaisirs d’un album original, jamais normal à l’image de Descente, syncopé, ou de L’art de la dérive, simultanément lumineux et ombrageux. L’éponyme Meta venant, c’est le cas de le dire, boucler la boucle avec sa trame répétée taillée dans un jazz déviant étayé par des sonorités une fois encore folles et ingénieuses.