Second album des Anglais de The Slow Show, Dream darling constitue un bel écrin à la voix sensible de Rob Goodwyn qui, alliée à un décor musical feutré, en constitue l’attrait principal.
La vêture est pop, folk; piano et cuivres l’enveloppent et l’allégorie des morceaux finit par gagner, bien vite, l’auditeur. L’accent est mis sur l’émotion ainsi que le ressenti et le rythme s’enhardit parfois (Ordinary lives), ce qui permet au disque de s’extirper de ses penchants retenus, cependant majoritaires. L’ouvrage est en tout cas soigné, élégant et prenant à l’écoute, apaisant dans le désenchantement qu’il parait exprimer. Un léger ombrage entoure le chant et les compositions, on se tient éloigné de tout excès dans l’étayage sonore. On ne trouvera ici aucune envolée rageuse ou plus acérée, mais l’identité de Dream darling est bien posée. L’essai ne manque pas, malgré sa douceur, d’atouts. Il est de plus cohérent, hanté par une atmosphère singulière et valorisé par un duo vocal notable sur Brawling tonight.
Le contenu offre des soubresauts occasionnels et mesurés (Breaks today), alterne chaleur et instants plus obscurs sans s’y égarer. C’est une forme de sérénité troublée qui en ressort, par laquelle on se laisse happer quand bien même on aimerait la voir « mordre » de façon plus fréquente.