Quatuor suisse (2 mecs, 2 filles), The Staches fait dans le garage/lo-fi/post-punk qu’allègent des nappes de claviers bien senties (l’aérien et réussi, comme beaucoup d’autres ici, Space is a lover).
Ce Placid faces est son second album, après un premier essai donc et plusieurs singles et Ep’s. On y trouve une charrette de titres percutants, dans une veine qui se situe au mitan des genres précités et dont émane un doux parfum riot girl par le biais du chant de Lise Sutter. Transistor lance la machine, on y confond allant et vagues plus spatiales avec brio, le riffing de Smokey glitter pants prend le relais et on se rendra compte que l’album ne dévoile que des bonnes choses. Le groupe de Genève est fiable, rude mais nuancé, fort de sons « jolis » qui se trimballent au milieu du tintamarre (E.N.D.). Fury est plus directement punk, Sweet shit est psyché/lo-fi et le fait de passer d’un genre à l’autre ne nuit en rien à l’unité de Placid faces.
Dans leurs pas, la folie crampsienne d’un Inside my grave débridé se fait valoir. Tout est bon là-dedans, démence et raison se checkent et ça nous donne un sacré bazar, maîtrisé, à l’arrivée. On profite tout autant d’I don’t bother, gorgé de claviers envoûtants, ou de Plastic phrases qui se déploie lentement, dans une option psyché prégnante.
Il nous reste alors deux titres à s’envoyer, à commencer par Total commitment, furieux et toujours tempéré par les « keyboards » Le penchant féminisant constitue une superbe contrepoids à la vigueur du contenu, équilibré. Et qui trouve son terme avec Truths, dernier morceau lo-fi plutôt lascif d’un opus de bien belle facture.