Groupe scénique et contestataire, Notepok « from Amiens » est discographiquement à l’oeuvre depuis 2008. D’une fournée studio déjà étoffée par trois albums consistants, il propose ici un rendu live de choix, percutant bien évidemment mais aussi, c’est à relever, bien joué et bien enregistré.
C’est de plus à la Lune des Pirates, glorieuse SMAC locale, que l’événement, également disponible en vidéo via Youtube, se tient et fait mouche, à grand renfort de morceaux punk-rock high energy qu’allègent des encarts reggae. Le concert, intense, se terminant sur un dub psyché à souhait lui aussi recommandable (Dubxologie). On rend hommage (Grand Wazoo sur lequel intervient Ben de Lisaapeur), la camaraderie est de toute façon de mise chez Notepok (Camarade, justement, en reprise des Sales Majestés) et dès l’amorce, féroce, le constat est dressé; le quatuor picard est, sur les planches, dans son élément. Le ton est bien évidemment souvent punk mais le groupe ne s’interdit aucun écart, dans une liberté de ton qui le distingue. Le discours est un peu passé mais finalement toujours de mise (Dans ce putain de monde), on chope la pogoïte à l’écoute de bourre-pif comme John Song, Souffre tumeur, Ma dominatrice, Planons et bon nombre d’autres compositions. Nouvelles fondations, France forte amènent de la mélopée et des climats prenants -up tempo pour le premier, bien plus spatial pour le second qui ensuite s’emballe singulièrement-, la cohérence est indéniable. Ska-punk sur Belliqueux, Notepok n’érige aucune barricade stylistique; s’il le fait, c’est contre le système et cela s’entend.
On n’omet donc personne, dans la rancoeur (On nous gave) comme dans la reconnaissance, avec au bout du compte une prestation sans défauts, salvatrice de par son énergie et son esprit fédérateur en plus de ses vertus musicales.