L’occasion, une fois de plus, était belle. La Lune des Pirates ouvrait en effet son antre en ce mardi de novembre à Wand, prodiges californiens d’un garage-glam fuzzé et psyché, avec en lever de rideau les angevins, eux aussi excellents, d’Eagles Gift.
Quand on vient d’Angers, en effet, l’héritage (Les Thugs, par exemple) est tel qu’on se doit de proposer un set fiable et ce que firent les Eagles Gift, auteurs d’un rock psyché puissant et pénétrant, valorisé par les titres d’un An astral journey qui s’annonce lui aussi abouti. Voilà un nouveau fleuron issu d’une scène psych-rock de plus en plus fournie, qui lui fait grandement honneur avec ses excès sonores et ses encarts plus mélodieux bien intégrés.
Wand n’a donc pas encore foulé les planches et la soirée est d’ores et déjà probante. Elle le demeurera bien évidemment au son des assauts des protégés de Ty Segall, ce qui n’est pas rien. Wand, en effet, nuance, dérape, accélère de façon incoercible et envoie une brouette de morceaux haute qualité, allégés par un chant parfois sensitif. Son rock est crade et sauvage, clair pourtant à l’écoute, et recourt à quelques touches glam de bon aloi. Le live court et fulgurant des Américains fait du bien, comble les amateurs de rock sans courbettes et fait s’agiter les gambettes d’une Lune au sein de laquelle les possesseurs de la carte de l’établissement, privilégiés qu’ils sont, auront assisté gratuitement à ce concert riffant et plus que concluant.
Photos William Dumont.