Trio norvégien, Sauropod sort, en prélude à une série de concerts, son premier album: ce Roaring at the storm rempli de bombinettes indie-rock-grungy du plus bel effet, rageuses sans pour autant négliger les mélodies.
En mode power-pop avec You and me should leave together, les deux hommes et leur bassiste-chanteuse de collègue tracent et tirent leur épingle du jeu. Winter song et son intro Pixienne confirme l’impression: Sauropod va nous servir du tubesque, de l’immédiat, sans trop tergiverser. Rage grunge et air pop s’acoquinent, la cadence est élevée de même que le niveau des compos. La pression retombe sur Running song, comptine poppy réussie, mais (I’ve been) Bad on Emma impose dans la foulée son énergie punk.
Dans le débridé (dans ce registre le morceau suivant, Headphones, est lui aussi de taille) comme dans un domaine plus nuancé, le groupe s’en sort avec les honneurs. Roaring at the storm fait partie des albums qu’on ingurgite d’une traite, qui braillent et riffent sec (Fugue), qui installent, aussi, des accalmies brèves mais bienvenues. Edge of a cloud le fait avec à propos et élégance et la valeur ne retombera pas plus ensuite, malgré ce Your line is divine un peu hasardeux, avec pour finir le boulot un On the hill tranquille qui trouve aisément sa place à l’issue d’une série d’assauts bien appuyés.