A lire ce préambule, à considérer le pedigree de chacune des personnes impliquées dans le projet et sachant que Kebous, par exemple, a d’ores et déjà fait ses preuves en solo, on peut déjà pressentir un contenu ouvert et consistant.
Mais à l’écoute, entre le pressentiment et sa vérification, c’est une toute autre chose et la qualité de l’essai, effectivement large et dynamique, inspiré dans le son comme dans le mot, étonne. World, folk, rock qui percute, la « fusion » entre les membres de Télégram permet au groupe de convaincre sans plus attendre. Musicalement, c’est le feu d’artifice et l’auditeur a la bonne surprise de ne jamais sombrer dans la lassitude, la « faute » à un registre étendu et souvent dynamisant. Le rock n’y est pas négligé, loin s’en faut. En attestent L’amour à vif, mordant et reptilien, , L’addiction -addictif, justement- et son entrain folk-rock, et plus encore, le punk-rock acéré de Les ornières. L’unisson des chants fait merveille en mode folk enchanteur et animé (Houmama en ouverture). Le penchant world tient en un Moins qu’un chien expressif, Open my eyes étend la portée du rock de l’objet en se faisant bourru et riffant. Et au passage, on rend hommage à Léonard Cohen en interprètant une cover aux petits oignons de son I’m your man, relevée par Twan (Cafetera bis) et son smam allemand.
Le Télégram vaut donc la peine d’être lu. Une superbe reprise de Tainted love le renforce, à…renfort de cuivres trépidants. On se tape ensuite un rock à l’attaque, orné avec soin (Les louanges des rouages). Puis Overseas télégramme, rock sulfureux aux gimmicks funky, en « fermeture » d’un disque intéressant jusque sur sa pochette.