Trio montréalais, Elephant Stone joue une pop dansante et exotique, mélodique, groovy et abrasive aussi, que ce Ship of Fools -leur quatrième album- rend parfaitement.
En dix titres, on s’éprend d’un univers dépaysant (le leader, chanteur-bassiste-sitariste, répond au nom de Rishi Dir) qu’amorce l’excellent Manipulator qui ouvre la danse. De mélopées attrayantes en attaques rock, le groupe au patronyme qui évoque les Stone Roses -on en décèle d’ailleurs le son gentiment baggy sur certains titres- fait ses preuves, accroît la portée de son groove à l’aide de discrètes touches electro (Where I’m going, See the light), fait preuve de puissance et de « cosmisme » tout en nous emmenant ailleurs. Le contenu ne manque pas de dynamisme et de singularité, c’est l’une des raisons qui font qu’à l’arrivée, on succombe.
Elephant Stone demeure probant sur ses essais les plus doux (Run, sister, run), qui ne sont d’ailleurs pas légion. Son allant et son inspiration en font une belle trouvaille, poppy (Love is like a spinning wheel), psych-pop avec Andromeda. The devil’s shelter balourde une electro-pop fatale, aux atours rock, qui valide l’essai. Et celui-ci prend fin sur Silence can say so much, psyché, orientalisant, sans faire baisser le niveau élevé de l’ensemble. Avec, en prime, un bonus track offensif aux voix robotiques du plus effet.