Jamais « promotionné » jusqu’alors en Europe, le trio de Minneapolis Self Evident s’appuie sur cette sortie datant de 2012 et probante de bout bout, We built a fortress on short notice, pour se faire connaître et amorcer sa tournée, prévue en avril 2017 avec ses collèges de label The Bronzed Chorus.
Fort de dix morceaux, l’album fait d’emblée surgir un nom, référentiel; celui des énormes Fugazi. On y profite en effet de chansons entre « braillarderies » façon Ian Mc Kaye et accalmies racées (Bartertown), un tantinet post-rock, qu’accompagne une dynamique post-hardcore récurrente. Avec comme locomotive le titre introductif, Rumors, Self Evident confronte le crié et le finaud, les associe ou les dissocie, c’est selon, et réussit dans son entreprise. L’écurie Dischord n’est jamais éloignée, des climats jazzy s’invitent aux réjouissances et l’amalgame des genres est ajusté. On peut opter pour du frontal (Not literally), oeuvrer l’instant d’après dans une certaine finesse (Cloudless) après avoir uni les deux penchants (The ones that we live without): on prendra en compte, au final, cet opus de choix.
Steve Stevens le valide d’ailleurs dans son excellence, par le biais de sa quiétude agitée, We built a fortress on short notice fait de même selon le même procédé, dans une retenue constamment tendue. Et nous voilà face à une découverte d’autant plus inattendue que le groupe en est, déjà, à 3 sorties studio.